Si vous avez fait du Qoya ou des rituels avec moi, vous m’aurez certainement entendu dire cette phrase : “Le coeur est ce merveilleux endroit qui peut tout contenir, la plus grandes des joies comme la plus grandes des tristesses.”
La vie est faite de contrastes, et pour autant, tout cohabite. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre.
Je ressens dans mon coeur qu’il y a un besoin collectif à agrandir notre capacité à ressentir, comme un pilier de notre résilience.
Et, par la même occasion, peut-être déconstruire l’idée de la résilience comme quelque chose qui ne s’obtiendrait que par un parcours de combattant.e, mais se souvenir de notre capacité naturelle à l’être. Parce que nous sommes déjà résilient.e.s.
Nous nous adaptons en permanence. Chaque relation, chaque situation, chaque pensée, processus, émotion … nous demande de nous adapter. Et cette adaptation n’est pas mauvaise : elle est le signe même que nous sommes vivant.e.s ! Comme les plantes de la forêt s’adaptent aux saisons, les coraux aux changements océaniques, les humain.e.s interagissons avec notre environnement et adaptons notre comportement pour soutenir la vie—la notre, mais aussi celle de l’environnement quand tout travaille en harmonie.
Nous ne sommes pas des “cerveaux sur des bâtons” isolé.e.s de notre environnement, mais nous existons dans cette magnifique toile de vivant de laquelle on dépend—et qui dépend de nous.
Mais qu’est-ce qu’il se passe quand l’extérieur devient pénible ?
Quand les actualités dépeignent mort, perte, abus, viol, détresse, catastrophes ?
Qu’est-ce qu’il se passe quand l’intérieur devient insupportable ?
Quand s’installent durablement les angoisses, dépression, résistances, impuissances, solitudes ?
Quand dégager du temps pour le doux, le bon, semble nier l’horreur. Quand on n’arrive plus à sortir du marécage. Quand la culpabilité s’installe aux côtés de la honte. Quand on se sent perdu.e.
Prenez une grande respiration et posez une main sur votre coeur. Autorisez vous à fermer les yeux, à laisser circuler le souffle et les émotions. Par vos mains, envoyez de la compassion à tout ce qui est dense. Aucune autre intention que laisser circuler.
Et vous souvenir.
Se souvenir de la beauté intrinsèque à la vie. Des couleurs des fleurs au printemps dans un champ de montagne. Du sourire d’une personne aimée. De la sensation “réveillante” de l’eau fraîche sur la peau. De votre souffle qui vous maintient en vie et vous nourrit, à chaque seconde, sans que vous ayez à faire quoi que ce soit. Des moments où vous vous êtes senti.e aimé.e, chéri.e. Des instants de victoires individuelles et collectives, petites et grandes, pour sa vie ou pour la terre.
Mais aussi des temps aigre-doux, teintés de deux couleurs, telle une mélancolie douce qui, comme un baume sur le coeur, vous enveloppe d’une chaleur tiède mais agréable.
Remarquez cette capacité merveilleuse de votre coeur à les porter aussi. Les unes à côté des autres, peignant un canevas de mille couleurs d’où fleurissent fleurs diverses sur un sol qui a nécessité mort et décadence pour être fertile.
Il s’agit moins d’agrandir notre capacité à ressentir, que de s’en souvenir. Parce que, tout comme la résilience, c’est inhérent à notre être.
Ressentir comme une voie pour soutenir la vie—à l’intérieur de soi, et tout autour. Ressentir en soi, pour soi, mais aussi pour les autres, re-tisser du lien, et se souvenir, encore une fois, de notre inter-existence : nous dépendons les un.e.s des autres dans ce merveilleux tissage.
Je crois que c’est finalement ça que je crée avec Douceur Activiste : des espaces aux milles outils pour agrandir nos capacités individuelle et collective à ressentir.
Ressentir son corps avec le Yoga et le Qoya.
Ressentir le vivant—intérieur et extérieur—avec les rituels et le Travail Qui Relie.
Ressentir notre coeur avec le cacao.
Ressentir, encore et toujours, pour retrouver le lien et “construire ce monde que l’on sait possible.”
Que votre chemin soit doux, sensible, et juste. Que ses inconforts et ses peurs fertilisent votre sol. Puissiez vous trouver la justesse en mouvement, ainsi qu’une sécurité grandissante. Le printemps arrive, et, avec lui, la beauté des éclosions.
Avec amour,
Layla
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